Un peu d'histoire...

Saint Vincent de Cosse

 

Saint-Vincent-de-Cosse est une commune de la vallée de la Dordogne de 365 habitants, couvrant 719 hectares au cœur du Périgord Noir, à la porte d’entrée du triangle d’Or, où l’on peut admirer les châteaux de Beynac, Castelnaud, Fayrac, Les Milandes, et quelques-uns des plus beaux villages comme La Roque-Gageac et Domme.
Cette terre d’histoire et de liberté est dotée d’un patrimoine saisissant.
La commune peut s’enorgueillir d’avoir deux églises, dont une, au lieu-dit « La Vieille Église », datant du XIe siècle et inscrite à l’inventaire des Monuments historiques.
Trois châteaux privés embellissent la commune : Monrecour transformé en hôtel-restaurant, celui d’Aiguevive situé en plein cœur du village et Panassou, édifié au XIVe siècle et inscrit à l’inventaire des Monuments historiques
Au bas des coteaux calcaires entièrement boisés, quelques d’habitats individuels exposés plein sud côtoie une terre de plaine agricole.

Un lieu de vie accueillant dès la préhistoire…

Saint-Vincent-de-Cosse fut favorable à l’installation des premiers hommes, comme l’atteste la découverte de traces d’outillage préhistorique.
Le site bénéficie en effet de nombreux atouts : une source abondante, un relief rocheux offrant des abris naturels, des coteaux bien exposés et une voie de communication : la vallée de la Dordogne.

Une implantation gallo-romaine

Des traces d’occupation gauloise ont été retrouvées à proximité de la Dordogne, comme des meules à bras. La source du village, appelée aujourd’hui Aiguevive, témoigne de cette occupation par son ancien nom, « Boulbonne », rappelant le nom celtique d’une divinité gauloise.
Saint-Vincent de Cosse a accueilli sur son territoire une importante exploitation gallo-romaine, appelée Coustaty, occupée du Ier au Ve siècle. La partie recouverte de la villa de maître se trouvait dans la plaine, en bordure de Dordogne, la partie exploitation agricole couvrait tout le territoire communal. Un important mobilier, dont des mosaïques et des pilettes d’hypocauste qui attestent d’une installation de chauffage, ainsi que de nombreuses pièces de monnaies romaines, a été découvert à la fin du XIXe siècle. Même si des fouilles archéologiques de grande ampleur n’ont jamais été conduites, on soupçonne un établissement romain assez développé.
Dans le hameau de Larrit, un ancien chemin, en partie dallé, a été baptisé du nom de voie romaine, ce qui est peu probable vu sa largeur trop modeste, mais ce chemin devait permettre de relier les coteaux aux berges de la Dordogne, où se trouvait, à Enveaux, un gué pour traverser la rivière.
Il est fort probable que la vigne était présente à Saint-Vincent-de-Cosse depuis les Romains.

L’époque mérovingienne…

Chaque période de l’Histoire a laissé des traces dans la commune. La vieille église est entourée d’un cimetière appelé traditionnellement « Le Salvadou » (le Sauveur). On y a découvert des sarcophages mérovingiens, c’est-à-dire des premiers temps du christianisme (Ve-VIIIe siècle)
Sur la face intérieure du couvercle d’un de ces sarcophages, découvert en 1884, se trouve l’inscription du nom de la première habitante connue de Saint-Vincent : « Claudia ».

Le Moyen-Age et ses châteaux…

Délaissant la plaine soumise aux caprices de la rivière et aux incursions normandes du IXe siècle, les habitations se sont plutôt alors regroupées autour de la source d’Ayguevive.
Au Moyen Age, Saint-Vincent appartient à la seigneurie de Beynac et est sous la protection de ses seigneurs. Sans aucune fortification, le village subit probablement les passages de troupes pendant la guerre de Cent Ans, sa plaine fertile constituant une réserve alimentaire de premier choix.
De belles maisons anciennes, datant de la fin du Moyen Age, témoignent de l’importance de la place de Saint-Vincent-de-Cosse par rapport à Beynac. Hommes d’affaires des seigneurs, procureurs, juges avaient maison à Saint-Vincent-de-Cosse.
Le château de Panassou, du haut de sa falaise, contrôlait le passage dans la plaine et sur la Dordogne. Il a appartenu à une branche cadette de la famille de Beynac.
Le château de Monrecour, édifié au XVIe siècle au centre d’une vaste exploitation agricole (d’où son nom : le recours alimentaire), était occupé par les seigneurs de Beynac en temps de paix. Il a été reconstruit au début du XXe siècle, selon les goûts de l’époque, avec une pierre plus blanche que celle que l’on trouve dans le Sarladais.
Ayguevive était occupé par la famille Redon, qui a donné plusieurs hommes d’affaires de la famille de Beynac, les Van Hounten.
Les coteaux portent encore la trace des efforts d’adaptation du site à l’agriculture, avec une multitude de murets en pierres bordant les chemins.

Guerre de religion et révoltes

À la fin de la guerre de Cent ans, la désolation était générale à Saint-Vincent-de-Cosse et dans toute la région. De nombreux édifices étaient ruinés et les paroisses dépeuplées.
Un siècle plus tard, au XVIe siècle, un autre conflit entraîna de graves troubles dans la région entre catholiques et protestants.
La batellerie, corporation très organisée qui assurait la liaison commerciale avec Bordeaux, permit de répandre les théories sociales prêchées par les ministres de la religion réformée.
La misère générale qui suivit les guerres de Religion, contribua à créer à travers le Périgord plusieurs mouvements de révolte, notamment aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Pourtant, à cette époque-là, Saint-Vincent-de-Cosse bénéficiait avec d’une grande exploitation agricole et viticole avec Monrecours, d’une fabrique de tuiles dans la plaine, du port d’Enveaux et de deux moulins banaux qui fonctionnaient grâce à l’abondance de la source d’Ayguevive.

Au XIXe siècle

La vieille église fut vendue comme bien national à la Révolution. On ignore s’il y eut autour du bâtiment religieux un village. Toutefois, un habitat s’était depuis longtemps regroupé autour de Larrit et de la source d’Ayguevive, et au XIXe siècle autour de la nouvelle église, bâtie en 1864 à Cosse.
A la fin du XIXe siècle, la mairie et l’école furent édifiées près de l’église.
Coustaty, Enveaux et le hameau du Pech regroupaient à eux seuls la majorité de la population. Au Pech, tout près de Beynac, les maisons étaient habitées par des personnes qui étaient en lien étroit avec la rivière.
Le passage des gabarres d’une rive à l’autre de la Dordogne sur le chemin de halage se faisait au niveau du Pech, jusqu’à ce que l’on édifie le pont de chemin de fer.
La route tracée dans la plaine en 1854 et la voie ferrée construite en 1884 vont radicalement transformer la vie des habitants. Dorénavant, les Vinécossois se sentiront moins coupés du monde.
Le chemin de fer entraînera la disparition de la batellerie au début du XXe siècle, mais favorisera la construction d’une usine de briquettes de lignite, dont les vestiges imposants sont encore visibles dans la plaine.
Avec aujourd’hui plusieurs artisans du bâtiment, des bases de location de canoës à Enveaux, des restaurants, un camping, de nombreuses maisons d’hôtes, des gîtes et un château-hôtel, Saint-Vincent-de-Cosse est résolument tourné vers l’activité touristique. La commune a toutefois conservé un habitat traditionnel de belle qualité et accueille chaque année de nouveaux arrivants.

 

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